Le 30 novembre dernier, Paul Biya, le président nouvellement réélu, a mis en place un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants afin de pouvoir opérer dans les régions en crise.
L’objectif du décret créant ce comité est de permettre à toutes les personnes ayant combattu du côté des terroristes, qu’il s’agisse de Boko Haram ou des “Ambazoniens” des régions anglophones du Cameroun de suivre les recommandations faites par le chef de l’État lors de son allocution du 6 novembre, après avoir prêté serment: «A ces entrepreneurs de guerre, je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissés entraîner dans une aventure sans lendemain».
Le gouverneur de la région Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, qui est touchée par les violences du groupe Boko Haram, estime que ce décret va dans le bon sens: «Le décret présidentiel est venu à point. Nous avons plus d’une centaine de combattants des Boko haram qui, sur appel lancé par nous, sur hautes instructions du Chef de l’État, ont regagné le camp de la Force multinationale mixte à Mora où ils sont présentement logés. La plupart sont des jeunes qui ont moins de 20 ans. Ce décret vient circonscrire le domaine et définir les orientations. Déjà nous savons ce qu’il y a lieu à faire pour ce qui est du désarmement, il s’agit de les accueillir et de les désarmer. Pour ce qui est de la démobilisation, ils doivent être cantonnés dans la perspective de leur resocialisation».
Il précise également: «Un camp a été choisi dans l’arrondissement de Mora, dans le canton de Mémé. Ce camp est destiné à la construction des dortoirs, des bureaux, des salles de classe, d’espaces pour l’agriculture et l’élevage, des ateliers pour la menuiserie, la maçonnerie, l’artisanat…Plus de dix ministères sont impliqués dans cette opération. Chacun des départements a un aspect bien fixé qui concerne une opération. Que ce soit l’agriculture, l’élevage, l’enseignement de base, l’enseignement secondaire, tout ceci vise à les resocialiser. Le Ministère de la Jeunesse qui fait dans la responsabilisation et le civisme et tout ce qui y est fait pour intégrer les valeurs républicaines à ces individus, y est fortement impliqué. Donc, avec le décret du Chef de l’Etat qui vient d’être signé, la déradicalisation va très rapidement commencer. Depuis plus d’un an qu’ils sont là, nous travaillons avec eux dans le souci de les familiariser, de les éloigner des hors-la-loi et d’appeler également les autres à regagner le camp pour que nous puissions les insérer dans la vie sociale».